La biodiversité face aux changements globaux : un défi à relever !

De nombreuses études nationales et internationales montrent que la biodiversité et les écosystèmes sont en danger. En cause notamment, l’impact des activités humaines. Quels sont les moyens de remédier aux dégradations que nous causons à notre environnement ? Telle est la question fondamentale au cœur des futurs travaux du Laboratoire d’excellence Biodiversité, Agroécosystèmes, Sociétés, Climat (BASC).

Forêt de Guyane© IRD/Pascal DUMAS

En 2002, les gouvernements du monde entier se donnaient comme objectif de réduire de  manière significative d’ici à 2010 l’impact de l’homme sur la biodiversité, autrement dit sur l’ensemble des espèces vivantes présentes sur Terre, les communautés qu’elles forment et les habitats où elles vivent. Deux ans après l’échéance fixée, nous sommes encore loin du compte. Les pratiques agricoles intensives notamment sont responsables de nombreuses pollutions entrainant la dégradation de l’environnement. En outre si de  nombreux facteurs impactant la biodiversité à l’échelle planétaire sont connus (perte d’habitat,  espèces invasives, surexploitation, pollution), le changement climatique pourrait bien devenir le plus important d’entre eux. Il est devenu évident que la mise en œuvre des solutions impose de repenser la contribution de la recherche à la compréhension des systèmes  socioécologiques, à la formation des jeunes générations, et aux innovations techniques et  sociales nécessaires pour faire émerger de nouveaux comportements sociétaux. C’est ce que propose le Labex BASC.

Explorer l’impact des activités humaines sur les écosystèmes

L’enjeu du labex BASC est de favoriser la recherche pour comprendre et prévoir la dynamique des systèmes socioécologiques et de leurs composantes face aux changements globaux. Le programme de recherche interdisciplinaire peut s’appuyer sur de solides recherches menées dans les treize laboratoires membres du consortium, balayant un large spectre disciplinaire : sciences de climat, génétique, génomique,  biologie évolutive, écologie, agronomie, sciences sociales ou encore l’économie. Le labex s’est construit autour de trois objectifs stratégiques à long terme. Le premier objectif consiste à comprendre la dynamique des interactions entre les différents facteurs de changement et leurs impacts sur la biodiversité, les systèmes socioécologiques et socioéconomiques. L’étude de la capacité des organismes, des écosystèmes et des systèmes sociaux à s’adapter aux changements nécessaires fonde le deuxième axe de recherche. Enfin, le troisième objectif comprend les innovations techniques et sociales nécessaires pour transformer les systèmes socioécologiques en système écologiquement durables. Chacun de ces trois objectifs va se traduire par des plans d’actions concrets à plus court terme. En outre, le labex souhaite conduire des projets
transverses comme par exemple des recherches concernant la compréhension et la modélisation des interactions dynamiques entre le climat, la chimie de l’atmosphère, le fonctionnement des écosystèmes et les changements d’exploitation des terres.

Un grand centre de recherche

BASC va contribuer à créer un véritable centre de recherche sur les systèmes socioécologiques et permettre à la France de rattraper son retard par rapport aux centres qui se développent depuis quelques années en Europe et en Amérique du Nord. A court terme, l’effort portera bien sûr également sur la mise en place d’enseignements interdisciplinaires avec aussi l’ouverture internationale via l’organisation d’écoles d’été ou la formation continue pour toucher le plus de monde possible.

CONTACT
Paul Leadley, Directeur du Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution (Université Paris-Sud/CNRS/AgroParisTech)